La disparition de toute idée normative de l’art depuis l’ère de l’art conceptuel a ouvert des possibilités illimitées et une liberté totale de l’art contemporain. Tout le problème est de savoir en vertu de quoi juger une oeuvre sous la dénonciation de toute notion de qualité. Comment apprécier l’art du « n’importe quoi »?
Je vais réexaminer la pensée kantienne et humienne sur le jugement de goût pour tracer la divergence entre l’appréciation des beaux-arts et de l’art contemporain. En outre, ma recherche va porter sur l’esthétique analytique de Sibley pour saisir les dimensions non-esthétiques sur lesquelles on peut porter notre jugement esthétique. Pour établir le modèle d’une rationalisation esthétique, je vais reconstruire la notion des critères esthétiques de Michaud, en développant des valeurs autonomes dans la diversité des oeuvres. Portant sur les oeuvres de Francis Bacon, de Marcel Duchamp et d’Antony Gormley, je vais exercer le discours argumentatif sur le discernement d’une qualité évaluative des oeuvres d’art contemporain. Mon idée de la rationalisation esthétique doit, ainsi, procéder à une transition de la question « Comment juge-t-on l’art? » à la question « Quels sont les critères dont nous disposons pour juger l’art? ». À cet égard, je ne prétends pas élaborer la liste exhaustive de ces critères, mais plutôt monter un schéma d’élaboration qui permettra d’ouvrir de nouvelles perspectives dans l’évaluation des oeuvres contemporaines.

1. Affronter l’art du « n’importe quoi »

La disparition de toute idée normative de l’art depuis l’ère de l’art conceptuel a ouvert des possibilités illimitées et une liberté totale de l’art contemporain. Tout le problème est de savoir en vertu de quoi juger une oeuvre sous la dénonciation de toute notion de qualité. Comment apprécier l’art du « n’importe quoi »? La […]

2. Les ruptures de l’art contemporain

Apparu après la seconde guerre mondiale, avec comme précurseur Marcel Duchamp, l’art contemporain est souvent méconnu ou incompris. Il ne laisse personne indifférent, suscitant passion, perplexité ou mépris allant parfois jusqu’à interroger sa légitimité. En se présentant comme un art expérimental, l’art contemporain transgresse des règles en perpétuelle innovation. Il recherche la rupture avec l’art […]

3. Comment juger l’art contemporain

Les polémiques autour de la valeur de l’art contemporain tournent toujours autour des critères esthétiques. Chaque pratique artistique obéit à des règles plus ou moins explicités à partir desquelles il est possible d’évaluer l’excellence des productions. Le problème qui découle de la considérable variation des pratiques artistiques de l’art contemporain, c’est qu’il y a trop […]

4. Les échelles d’appréciation de l’art contemporain

Un jour de février, suite à la visite de l’exposition de Jeff Koons au centre Pompidou, je m’assis dans une petite crêperie des environs et regardai par la fenêtre. « L’art est partout! », me suis-je soudain exclamé en observant la fontaine Stravinsky et ses sculptures excentriques, l’Église Saint-Merri connue par ses expositions d’art contemporain, […]

5. La Rationalisation esthétique de l’art contemporain

Parler de rationalité esthétique n’est pas simplement prononcer un verdict qu’une oeuvre d’art soit bonne ou mauvaise. Ce qui constitue le véritable jugement esthétique est le processus d’explicitation raisons valables pour justifier les qualités artistiques d’une oeuvre qu’on lui attribue. Dans l’art contemporain, chaque jeu de langage d’une pratique artistique définit les normes de ce […]

6. Le hasard dans les peintures de Francis Bacon

Je ne dessine pas. Je commence à faire toutes sortes de tâches. J’attends ce que j’appelle «l’accident»: la tache à partir de laquelle va partir le tableau. La tache c’est l’accident. Mais si on tient à l’accident, si on croit qu’on comprend l’accident, on va faire encore de l’illustration, car la tache ressemble toujours à […]

7. L’ontologie du ready-made : Porte-bouteilles de Duchamp

L’ontologie du ready-made a toujours un sens controversé par rapport à celle de l’art traditionnel. La Joconde de Vinci, par exemple, est une oeuvre qui repose sur le processus de la création, de virtuosité ou de savoir-faire de l’artiste. On ne questionne pas son statut son actualité, le moment auquel cette oeuvre existe. À l’inverse, […]

8. L’Esthétique de l’immersion : Blind Light d’Antony Gormley

Certaines oeuvres d’art contemporain nous donnent parfois des émotions troublantes, étranges, immersives, sans proposer aucun objet à voir ou à sentir. Il s’agit de dispositifs qui désorientent et déconditionnent des habitudes du spectateur. Parmi eux, nous pouvons remarquer l’installation Blind Light d’Antony Gormley (2007), qui conduit notre perception à de nouvelles découvertes sensorielles (1). Par […]

9. Conclusion

En réexaminant la notion du pluralisme des pratiques artistiques et des valeurs de Michaud, j’ai tenté de reconstruire la rationalité esthétique qui se manifeste à travers des argumentations spécifiques sur les qualités des oeuvres d’art. Il s’agit de l’analyse et de l’union des jeux de langage au sens wittgensteinien qui permet de rendre compte de […]