La nature du bien de Plotin est composée de trois principes:

  1. Le Bien – l’Un
  2. Le Nous (L’Intellect)
  3. L’âme

Le premier principe de Plotin est le Bien / l’Un d’où dérive le Nous / l’intellect d’où procède l’âme.

Le Bien est au-delà de l’être parce qu’il est la source de tout être. Il est la source de toute connaîssance. Le Bien n’est pas une forme ou la multiplicité des formes. Il est radicalement Un, simple. C’est une l’essence par excellence.

La pure unité de l’Un aboutit dans la 1ère hypothèse: Est-ce qu’on dit que l’Un n’est ni tout, ne partie, ni semblable, ni dissemblable, ni égale, in inégale? Dans ce cas, l’Un se caractérise par sa négativité radicale. D’où dérive la 2ème hypothèse: l’Un est à la fois égale et inégale, à la fois semblable et dissemblable, à la fois un et non-un. Au dela de l’être on ne dit pas ce qu’il est, mais c’est non ce qu’il n’est pas. Le principe n’est rien de ce qu’il produit, de ce qu’il fait être.

Une grande pensée de Plotin est que tous qui est parfait est fécond à mésure de sa perfection. L’Un est parfait, mais il n’a rien et n’est rien. Comment est-ce qu’il produit l’Intellect? Il faut sortir et produire à l’extérieur. l’Intellect de Plotin est une sorte de flux de lumière (le multiple) qui sort de l’Un par la procession et qui au départ est parfaitement indéterminé. Or la procession veut dire un procédé de sortir, de partir. Le principe fondamental de la procession est la contemplation d’où vient toute production véritable. La fécondité de l’égard est justement la diffusion de cette lumière féconde en dehors de soi.

Puis il y a la conversion qui est le second moment. À ce moment-là, ce flux spirituel s’arrête, se retourne vers sa source et se remplit de contenu. Ce contenu est le Nous, l’intelligible. C’est un intellect intuitif qui n’est pas basé sur le raisonnement. Il devient toutes les formes possibles, toutes les idées, tous les êtres, le monde intelligible. Les formes intelligibles sont elles-mêmes vivantes, pensantes, les intellects. Si chaque intelligible est lui-même un intellect, cela veut dire que sa vie consiste à sa pensée lui-même. Pourtant, il n’est pas isolé. Il est dans le monde intelligible avec tous les autres intelligibles. Ce multiple devient une unité de multiplicité.

Ce monde intelligible n’est pas possible sans l’épuisement de la procession. Le mal en soi, le mal premier avec la matière est l’extrémité de la procession. Ce qui peut définir a priori la limite de la procession c’est d’atteindre à quelque chose qui ne pourrait plus contempler et qui donc ne pourrait plus produire. Cela signifie la limite de la perfection et, en conséquence, la limite de fécondité. L’extrémité de la procession se termine par la stérialité et l’aveuglement. À la fin on arrive au mal. Donc, le mal provient du premier principe, du bien. Ce renversement monstreuse est une tératologie métaphysique puisque c’est le bien lui-même qui finit par produire le mal.

Nous ne devons pas penser à ce monde comme à la dernière production de la procession. Chez Plotin, ce monde n’est pas formé étape par étape. Il n’a pas de comencement. Il a toujours été et sera toujours. On le présente comme s’il était progressivement fabriqué pour nous faire comprendre son organisation et sa structure. Donc, c’est un procédé didactique qui vise à instruire. D’autre part, la procession n’est pas une création. C’est à dire, l’Un ne pense pas ce que viendra après lui. Il n’a pas de plan ou de projet.

Bibliographie:

  • Plotin, Ennéades, Traduction Marie-Nicolas Bouillet (1857-1861)